Jeudi 13 juillet: Egilsstadir
Journée de repos au camping.
Vendredi 14 juillet: Egilsstadir - Bakkagerdi.
Il nous reste une dernière région à visiter en Islande, la région des fjords de l'est. Nous allons donc y consacrer les derniers jours qui nous restent avant de prendre le bateau.
Nous prenons la piste 926 et longeons la rivière Jökulsá á Bru, jusqu'à une ferme. De là part un sentier de 2,5 km vers l'embouchure dans la mer. On peut apercevoir des phoques, paraît-il, à distance. Il fait beau, nous prenons le sentier, voyons pas mal d'oiseaux, certains sont agressifs pour défendre leurs nids dans l'herbe et tentent de nous intimider. Arrivés devant l'île, pas de phoques en vue. Lassés par les oiseaux qui nous ennuient, nous rebroussons chemin, mais cette balade nous a bien dégourdi les jambes.
Nous revenons en arrière, et prenons la piste 94 jusqu'au village de Bakkagerdi. Il n'y a là pas trop de monde aujourd'hui, mais le week-end le village est assez fréquenté, car il se trouve blotti entre des monts majestueux, prisés des randonneurs.
Au milieu du village une bien jolie maison attire notre attention, elle est en bois rouge, à toit en herbe, et date du 19e siècle. Mais elle est habitée et ne se visite pas.
Tout près de là, l'Álfaborg, un rocher de 41 m de haut planté dans la vallée, et important dans le folklore islandais. Cette portion de l'Islande est en effet un lieu sacré pour le peuple des elfes, et de nombreuses légendes y sont attachées. La reine des elfes elle-même habiterait ce monticule !
Nous contournons le fjord Borgarfjördur jusqu'à son extrémité. Il y a là un petit port, et la petite île Hafnarhólmi, site par excellence pour observer les macareux moines, qui y élisent domicile d'avril à août.
Nous prenons ensuite une piste F946, qui traverse la montagne, passant au-dessus de la baie de Brúnavik, pour s'arrêter beaucoup plus loin, à Úlfstadir, un lieu-dit avec une ferme.
La montagne est vraiment belle. Mais l'heure est avancée et le temps se gâtant, nous nous arrêtons en altitude sur un parking de départ de randonnées pour le bivouac.
Samedi 15 juillet : Bakkagerdi - environs de Egilsstadir.
Le vent a bien soufflé cette nuit, et ce matin le temps est maussade. Nous ne poursuivons pas en montagne, il fait trop mauvais. Nous redescendons donc en bord de mer, à Bakkagerdi, et nous nous posons sur un parking tranquille en attendant que ça s'améliore.
Nous attendons ainsi jusque dans le milieu de l'après-midi.
Dès que ça s'arrange, nous retraversons la montagne en direction de Egilsstadir et nous nous arrêtons au bord de la rivière pour le bivouac.
Dimanche 15 juillet: Egilsstadir - Mjóifjórdur - Reydarfjórdur - Eskifjördur - Neskaupstadur.
Le temps semble vouloir être correct aujourd'hui, nous poursuivons donc la visite des fjords de l'est.
Nous partons par la 92, puis prenons la spectaculaire piste F953, qui passe par la montagne, puis fait une descente vertigineuse, et par endroits périlleuse, sur une pente à 18% jusqu'à la mer.
Très beaux paysages de haute montagne, plein de hautes cascades descendant les parois escarpées de la montagne.
La piste longe ensuite très longtemps le fjord Mjóifjórdur, qui est le plus beau fjord de la région. En bas, dort pour toujours un bateau de pêche rouillé. Nous allons beaucoup plus loin jusqu'au bout de la piste, au vieux phare. C'est une ancienne station de chasse à la baleine, un lieu hors du temps...
Tous ces fjords sont des culs-de-sac, il faut chaque fois remonter et retraverser la montagne pour accéder au fjord suivant.
Nous récupérons la piste 92, traversons la montagne, et descendons vers Reydarfjördur. C'est une commune importante, de 1102 habitants, au fond du plus long fjord de la côte islandaise. Port de commerce et port de pêche, c'était aussi une base alliée durant la seconde guerre mondiale, grâce à sa situation stratégique et aux bonnes conditions du port.
Pour endiguer le mouvement de dépeuplement de la région et du fait de l'important potentiel hydroélectrique, le groupe américain Alcoa décida de construire ici une fonderie d'aluminium. La fonderie Fjardaál ( Fjardaál signifie "Aluminium des fjords") est le poumon économique du coin, elle emploie 450 personnes et produit 940 tonnes d'aluminium par jour. (voir Blog du 23 juin 2017, l'immense barrage hydroélectrique au bord du lac Hálstón, construit spécialement pour cette usine).
Nous poursuivons la 92 tout le long du fjord Reydarfjördur, elle contourne ensuite le fjord suivant. Nous arrivons à Eskifjördur, qui est un joli site. La commune comptait 1043 hab en 2011, c'était autrefois un centre commercial prospère, c'est aujourd'hui un pôle important de l'industrie maritime. C'est aussi une station de ski alpin.
Nous ne nous arrêtons pas, mais le ciel s'étant dégagé, nous poursuivons la 92 jusqu'à son extrémité. Elle passe par la montagne et redescend, sur Neskaupstadur, encore une petite ville de 1437 habitants (en 2011). Nous sommes au bout du Nordfjördur, nous ferons le chemin du retour demain. Ce soir nous nous installons dans le petit camping de Neskaupstadur, d'où la vue sur le village et la montagne est assez sympathique.
Lundi 17 juillet: Neskaupstadur - Breiddalsvik.
Très beau temps ce matin, alors on ne perd pas de temps !
On va prendre le petit-déjeuner sur le promontoire face au fjord, et on reprend la route.
Il faut refaire obligatoirement en sens inverse la route qu'on a faite hier, mais c'est un plaisir car il fait beau et les paysages sont magnifiques. Nous repassons donc par Eskifjördur, puis par Reydarfjördur.
Pause café à Reydarfjördur, près du petit port.
Nous contournons le fjord par la piste F955, les paysages en valent largement la peine.
Arrivés dans le fjord suivant, à Fáskrúdsfjördur, nous sommes surpris de voir flotter un drapeau français à l'entrée du village ! Ce village d'à peine plus de 600 habitants accueillit des marins français qui venaient, nombreux, pêcher chaque hiver dans ces eaux poissonneuses du 19e siècle jusqu'en 1914. Un navire ravitailleur venant directement de France livrait le courrier, du matériel, des provisions et du sel, et repartait avec le courrier du retour et le poisson pêché. Hélas, des marins pêcheurs ne survécurent pas à des accidents ou à des maladies contractées sur place. Un cimetière français rassemble leurs dépouilles.
Le village a gardé de cette époque les noms de rues à la fois en islandais et en français, ainsi qu'un café !
Continuant par la piste 96, nous contournons ce fjord, ainsi que le fjord Stödvarfjördur, plus petit, et arrivons à Breiddalsvik.
"La boucle est bouclée", comme qui dirait...
Nous avons fini le tour des fjords de l'Est en rejoignant ce village où nous avions dormi le 25 juin dernier ( voir photos sur le blog de cette journée). Lors de notre précédent passage, le très joli supermarché rétro était fermé, il est ouvert aujourd'hui. Nous allons le visiter, et comme il fait aussi salon de thé, et qu'il est l'heure du goûter, nous nous attablons à l'une de ses petites tables pour un gâteau aux pommes délicieux.
Voilà le moment venu pour nous pauser. Ce sera à la sortie du village, sur le promontoire du phare. L'endroit est idéal pour un bivouac...
Mardi 18 juillet: Breiddalsvik - Egilsstadir - Seydisfjordur.
Nous quittons Breiddalsvik pour rejoindre Egilsstadir par la route 1, à travers la montagne. Nous connaissons cette route, car nous l'avions déjà faite dans le sens contraire, et les paysages étaient beaucoup plus beaux la première fois, car le temps était plus ensoleillé.
Nous nous arrêtons pour le repas de midi près de Egilsstadir, au bord du lac Lagarfljot, sur un espace approprié. Et dans le courant de l'après-midi, nous traversons la montagne pour descendre sur Seydisfjordur. Versants couverts de névés, de cascades. Un dernier arrêt photo, pour une une dernière jolie cascade islandaise,... et nous arrivons à Seydisfjördur.
Installation pour deux nuits au camping, à proximité du centre et du port d'embarquement. Il y a déjà pas mal de camping-cars !
Mercredi 19 juillet: Seydisfjördur.
Il fait très bon aujourd'hui ! Nous prenons largement notre temps pour parcourir à pied les rues animées de ce village de 750 habitants. C'est un port de pêche, mais c'est surtout le seul port d'embarquement de la compagnie Smyrilline, seule compagnie aujourd'hui à permettre de joindre l'Islande en bateau, et ce, via le Danemark.
Dans ce village, on trouve des maisons anciennes en bois typiquement scandinaves, et donc très colorées, faisant de ce port l'un des plus pittoresques du pays. Le village a été fondé par des marchands étrangers, des danois principalement, qui ont commencé à faire du commerce dans ce fjord au milieu du 19e siècle. Il s'est développé à la fin du 19e avec l'instauration de la pêche au hareng par les norvégiens. Le début du 19e voit aussi la naissance d'une nouvelle méthode de construction en Norvège: on commence à produire dans les scieries des maisons en kit, prêtes à être montées, et parfaites pour l'exportation. Les hommes d'affaires de Seydisfjördur qui ont des racines en Norvège importent ces beaux bâtiments et en font aussi bien leurs maisons que leurs bureaux, ou les édifices publics. Nombreux sont ceux qui ont survécu, c'est pourquoi il règne à Seydisfjördur une atmosphère très "début du 20ème siecle".
Il fait très bon cet après-midi, et nous en profitons pour flâner, et s'installer une dernière fois à la terrasse d'un kaffi pour un délicieux gâteau à l'ancienne au caramel...Très agréable dernière journée dans ce pays ...
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire