Jour 1: de Vik au lac Thorisvatn
Le ciel est tout bleu, c'est le temps idéal pour se lancer encore une fois sur les hautes terres. Nous projetons de traverser le pays de sud vers le nord-est, en passant par le centre, entre les glaciers, jusqu'au volcan Askja. Il y a 483 km à parcourir, essentiellement sur pistes, classées F pour la plupart, donc accessibles uniquement aux véhicules 4x4.
Partis tôt, nous faisons une courte halte à Vik, pour faire le plein de ravitaillement et d'eau, afin d'assurer une autonomie de quelques jours, si nécessaire. Et nous retournons encore une fois sur sa belle plage noire, éclairée par un vif soleil matinal, pour prendre quelques photos.
Après quelques km sur la route circulaire 1, nous faisons un arrêt rapide pour jeter un coup d'œil au volcan Eyjafjallajökull, qui a tout perturbé en 2010 lors de son entrée en éruption.
Nous quittons ensuite l'asphalte pour les pistes. F250, F261, F210, F233, F208, puis F26.
Pendant tout ce circuit sur les F, nous contournons le volcan Eyjafjallajökull, puis le glacier Mýrdalsjökull dominé par le volcan Katla.
Ce parcours est magnifique !
Très beaux paysages de montagnes, pics recouverts de neige, belles vues sur les glaciers, hauts plateaux, volcans, tempête de sable, mini tornade, profond canyon, rivières... etc... Et nous traversons un nombre incalculable de gués, dont deux assez profonds.
Nous parcourons des paysages très verts, et d'autres paysages sans la moindre végétation. Le circuit nous offre tout du long des paysages très variés, et un festival de couleurs.... même vert fluo !
Nous prenons beaucoup de photos, et nos yeux sont souvent émerveillés.
Ce soir nous nous arrêtons au milieu de nulle part, sur les hauts plateaux entre les 4 glaciers, à proximité du lac Thorisvatn. Nous avons parcouru 283km aujourd'hui, dont 173km de piste, avec une vitesse moyenne de 25km/h sur piste. Nous n'avons traversé aucun village, aucun hameau, et nous avons passé des heures sans croiser de voiture. Mais quelle nature sauvage, et quelles merveilles !
Mardi 11 juillet : vers Askja, par les hautes terres (suite).
Jour 2: du lac Thorisvatn au volcan Askja.
- Allô la Terre?
- Vous êtes où ?
- Ici Askja, nous sommes sur la lune !
On aurait pu avoir cette conversation pendant toute la journée !
Aujourd'hui, nous allons parcourir les 200 km de piste qui nous conduisent au volcan Askja.
Quittant de bonne heure notre bivouac à proximité du lac Thorisvatn, nous récupérons la piste F26. Elle ne présente aucune difficulté et traverse de hauts plateaux désertiques, à peine vallonnés.
La piste traverse au début un désert de pierres et on a tout le temps d'admirer la jolie palette de couleurs pastels.
Sous un ciel bleu pâle, l'horizon est marqué au loin par la chaîne de montagnes enneigées, le glacier, et parfois des lacs d'un bleu turquoise qui se mêlent à la couleur chocolat du sol. On voit à perte de vue, les nuages dessinent leurs ombres.
De temps à autre, on regarde la carte. Il reste 165km, un moment plus tard, il reste 150 km... Nous ne croisons personne, cela n'est pas étonnant, ces hauts plateaux ne sont pas habités. C'est totalement désertique, et le climat y est très rude. D'ailleurs les pistes sont fermées presque 10 mois sur 12.
Il reste 130 km, et tout d'un coup, au milieu de nulle part, on arrive à un camping et un refuge. C'est pour les gens qui font la piste en deux jours. Il y a ici les secours nécessaires en cas de besoin, mais aussi des Rangers qui donnent les renseignements nécessaires sur les pistes.
Nous sommes à proximité d'un carrefour de pistes et allons quitter la F26 pour la mythique F910 qui va au volcan Askja. Cette piste parcourt sur 120 km un paysage hallucinant créé par le volcan, traversant sur quasiment toute cette distance un gigantesque champ de lave.
Les Rangers du petit camping nous ont informés, la piste est difficile, elle traverse plusieurs gués et des champs de lave interminables, et on va obligatoirement très lentement, car il est impossible d'aller plus vite sur la lave. Il faut la journée. Nous voilà prévenus !
Les km s'égrènent donc lentement, et on marque les repères sur le plan: encore 120, 110, 100,90,etc...km. On est dans un autre monde, sur une autre planète ...
Nous arrivons en fin d'après-midi à 1080 m d'altitude au camping Dekaskali. Nous sommes au pied du cratère du volcan Askja, et demain, nous irons le voir de plus près !
Mercredi 12 juillet: Volcan Askja - Egilsstadir.
Nous commençons par une petite promenade vers les gorges qui abritent la cascade Drekafoss.
Ensuite, nous nous rendons par la piste vers le volcan ASKJA.
Puis, plus sérieusement, nous partons en randonnée vers le cratère du volcan.
Ce volcan est un monstre de par sa taille. Son "éruption en 1875 semble être la plus grande éruption de cendres d'Islande durant les temps historiques. Il en a résulté un effondrement massif permettant la formation de l'Öskjuvatn, un lac de 11km2 et de 210m de profondeur. Il y eut plusieurs éruptions à Askja, dont la plus récente date de 1961." ( source: futura-science.com).
Le 28 mars 1875, en l'espace de 12 heures deux explosions à l'intérieur de la caldeira, projetèrent 2,5 km3 de tephras et de ponces par un nouveau cratère, le Viti. Les retombées dévastèrent le quart Nord-Est de l'Islande empêchant la lumière du soleil de percer à travers cet épais nuage de cendre. ( source: Wikipedia)
Le nouveau cratère Viti ( l'enfer) est le résultat de la partie explosive de l'éruption de 1875. C'est un lieu aujourd'hui très apprécié par les randonneurs. Ses eaux vertes et laiteuses avoisinent les 25° et il est possible de s'y baigner. Mais à l'heure actuelle l'accès au fond du cratère est particulièrement glissant et s'avère interdit.
Ce cratère Viti n'est accessible que par la randonnée, et ce matin, à l'heure où nous partons, nous sommes quasiment seuls. Le parcours qui y mène n'est pas tracé, mais uniquement balisé par des piquets jaunes plantés au milieu d'un désert de cendre. Sans ces piquets, il serait impossible de trouver le chemin de la caldeira, et on a un peu le sentiment d'être perdu au milieu de la nature.
Nous marchons à travers un vaste espace sur la neige, et la cendre jusqu'à atteindre le cratère.
A l'arrivée au cratère Viti, c'est un paysage époustouflant d'une nature hostile, mais extraordinaire que nous avons devant nous, et on se sent bien petit. Le lac géothermique qui se trouve en son centre surprend par sa couleur, et ses parois abruptes donnent le vertige.
Nous contournons le cratère, ça sent le souffre, l'air est moins froid, réchauffé par les eaux chaudes du lac.
Nous avons l'immense privilège d'avoir ces lieux pratiquement pour nous tout seuls, et nous en profitons. Au bout d'un moment, les randonneurs commencent à arriver, il est temps de quitter les lieux. Sur le sentier du retour vers le parking, nous croisons des chapelets de touristes...
Nous retournons au camping, il est presque 14h, nous n'avons pas vu le temps passer !
Après le repas, nous reprenons la piste 910, en direction du lac Lagarfljót et d'Egilsstadir. Nous traversons toujours le champ de lave, grise aujourd'hui alors que hier sur la piste elle était noire. Au milieu du plateau trône, comme hier, l'Herdubreid (1682m), la "Reine des Montagnes", parfois comparée de par sa forme au mont Uluru que nous avions vu il y a une dizaine d'années en Australie.
Ce volcan solitaire culminant à 1680 m s'élève au centre du désert d'Ódádahraun, le "Champ de lave des criminels", où de nombreux criminels se seraient réfugiés durant le 17ème siècle. C'était leur seul moyen de survivre, ils avaient perdu tous leurs droits et pouvaient être tués comme bon leur semblait par leurs ennemis.
L'Herdubreid est considérée aujourd'hui comme la montagne nationale d'Islande.
La piste 910 croise encore quelques gués, et ailleurs des rivières aux eaux vigoureuses, mais sur des ponts de bois étroits. Il faut à plusieurs reprises ouvrir et refermer la barrière.
Au fur et à mesure que l'on descend, réapparaît la végétation. Nous retrouvons presque en fin de parcours la route circulaire 1 et par là-même le bitume. En fin d'après-midi nous sommes au bord du lac Lagarfljot, à Egilsstadir où nous avions déjà fait étape le 24 juin. Nous sommes en terrain connu, et nous retrouvons notre camping (bivouac interdit dans la région), mais cette fois, il est bondé !
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