Il faisait trop beau hier, on se réveille ce matin dans la grisaille. Il pleut, il fait froid, aucune éclaircie ne s'annonce et on est loin de tout, en altitude sur les hauts plateaux, dans une zone à la fois désertique et inhospitalière. On ne va pas rester là, on prend donc la piste, en direction de Egillstadir.
Nous partons dès le matin et traversons le haut plateau jusqu'au barrage de Kárahnjúkar, gigantesque. En fait il s'agit d'un grand complexe hydroélectrique constitué de cinq barrages répartis sur deux rivières, la Jökulsa á Bru et la Jökulsa í Fljótsdal. L'eau de ces deux rivières est acheminée vers une centrale unique, la centrale de Fljótsdalur.
Le barrage principal, en amont du canyon Hafrahvammagljúfur, aux parois verticales et profond de presque 200m, est le plus grand barrage de ce type en Europe, avec ses 198m de haut, pour 700m de large. Deux autres barrages se trouvent à proximité. Hálston est le nom du lac, grand réservoir d'eau, créé par les trois barrages.
Ce complexe hydroélectrique a été construit pour alimenter la fonderie d'aluminium Fjardaál à Reydarfjordur qui a été décidée dans le but de développer l'économie industrielle du pays. C'est une société italienne qui fut le maître d'œuvre de la construction de ces barrages dont le coût total du projet fut d'environ 1 milliard d'euros. Les travaux ont commencé en 2003, et en 2008 les barrages furent achevés.
Pour compenser l'impact négatif de la construction de ce barrage sur l'environnement, le gouvernement islandais a décidé de protéger les zones environnantes en créant le parc national du Vatnajökul, le plus grand parc national d'Europe.
Nous ne nous attardons pas sur le site, et pourtant nous sommes impressionnés par ce gigantisme et aussi par la taille du profond canyon Hafrahvammagljúfur que l'on voit bien en passant sur la digue. Mais le temps est mauvais, il souffle un vent terrible, c'est presque dangereux.
Après la traversée du plateau, lors d'une série de lacets pour descendre dans la plaine, la route longe un impressionnant canyon, puis le lac Lagarfljót.
Arrivés dans la plaine, nous nous arrêtons au Visitors Center pour prendre des infos sur la région.
C'est là qu'on nous annonce un avis de tempête avec du vent à 130km/h jusque dimanche ou lundi. On nous conseille de se mettre à l'abri, de ne pas circuler dans le sud, il va falloir se poser !
Court arrêt à Skriduklaustur. L'endroit est charmant, mais le musée est dédié à un écrivain que nous ne connaissons pas.
Nous arrivons, toujours sous la pluie, à Egilsstadir.
Courses alimentaires et camping obligatoire ( car nous sommes dans un parc national). On attend que passe le mauvais temps, le week end sera finalement bien occupé, car le tri des photos, les montages vidéos, et la préparation du Blog avaient pris du retard !
Dimanche 25 juin: Egilsstadir - Breiddalsvik
La météo s'arrange ! Cet après-midi, allons pouvoir randonner !
Au programme deux cascades : Litlanesfoss et Hengifoss. Toutes deux se jettent dans le lac Lagarfljot.
Avec ses 118m de haut, Hengifoss est considérée comme étant une des plus hautes cascades du pays, mais aussi une des plus belles. On y accède seulement à pied, au terme d'une randonnée de 5km A/R pour un dénivelé de 270m sur chemin raide, mais assez facile. Les vues sur la vallée et le canyon formé par la rivière sont toujours très belles.
Le sentier partant du parking suit la rivière Hengifossa jusqu'à la cascade.
À mi-chemin on trouve une autre chute, moins haute, mais magnifique: Litlanesfoss, entourée de belles colonnes de basalte formées par le refroidissement de la lave.
Le sentier reste raide mais c'est magnifique.
Arrivé au but, Hengifoss nous surprend par sa hauteur et le bruit de l'eau qui tombe. Les strates d'argile rouges qui entourent Hengifoss la rendent encore plus belle et particulière.
Il faut redescendre par le même chemin, et en descendant on profite des larges vues sur le lac Lagarfljot. Une légende raconte qu'il est habité par un monstre, mais nous ne l'avons pas vu !
Nous longeons à nouveau une partie du lac, traversant la seule grande forêt d'Islande. Les lupins sont tout fleuris, ajoutant une jolie note de couleur aux eaux laiteuses du lac.
Nous prenons ensuite une piste qui traverse un superbe massif montagneux aux sommets enneigés.
Nous arrivons en fin d'après-midi à Breiddalsvik, un agréable petit village de pêcheurs en bord de mer sur la côte sud-est qui comptait 139 habitants en 2011. Nous nous installons dans le centre, en bord de mer, pour le bivouac.
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