mardi 27 juin 2017

15- Nord Est de lslande.

Lundi 19 juin: Les cascades du Parc National Vatnajökull.

Nous sommes loin des villages, dans le désert au nord de l'Islande, plus précisément dans le Parc National du Vatnajökul.

Jusque là, le lit du fleuve la Jökulsa á Fjöllum s'étale dans le Holsandur, puis il se rétrécit. Le fleuve s'engage alors dans une gorge, formée par l'érosion qu'il a provoquée dans de vastes empilements de coulées de lave. C'est là qu'il s'engouffre entre deux parois rocheuses verticales et chute en formant de puissantes cascades, les plus importantes étant Selfoss, Dettifoss, et Hafragilsfoss.
Deux routes longent le fleuve, une de chaque côté. Venant du lac Myvatn, nous choisissons la route qui le longe du côté ouest. Arrivés au site, l'endroit étant très touristique, le parking est plein. On accède ensuite aux sites par des sentiers.



De loin déjà, lorsque l'on marche sur le sentier qui mène à la chute de Selfoss, on aperçoit le nuage de nuées formées par les embruns. Nul doute qu'il se passe quelque chose d'important. Ce quelque chose, c'est la cascade ! On longe le fleuve, puissant, et on aperçoit la cascade de loin. Cette première chute,  de 10 mètres de hauteur, est impressionnante, même si on ne peut pas vraiment l'approcher de ce côté du fleuve.




Rebroussant chemin, nous longeons le fleuve vers l'aval. Un autre sentier mène à la cascade suivante: Dettifoss.
Là aussi, on voit ce nuage de nuées, et on entend ce vacarme puissant. Dettifoss est la plus haute des chutes, c'est une énorme chute d'eau de 44m de hauteur, et de 100m de large. On dit d'elle que c'est la plus puissante d'Europe. On est forcément très très impressionné.







Nous prenons ensuite une piste pour aller voir en aval, à 2km de là, Hafragilsfoss, la troisième chute. Nous aimons beaucoup la piste qui y mène.



Haute de 27 m, Hafragilsfoss est moins impressionnante que les deux chutes précédentes, mais elle se trouve à un endroit où le canyon est très beau, et nous y sommes tout seuls !





À chaque dénivellation, le lit de la rivière s'encaisse un peu plus entre les parois de la gorge qui atteignent parfois 120 mètres de haut, prenant l'aspect de hautes falaises. On ne peut qu'être impressionné par l'environnement sauvage.





Poursuivant la piste nous arrivons au site de Vesturdalur, belle oasis de verdure parmi les roches du canyon.



Et enfin, nous parvenons au site d'Asbyrgi. C'est une gorge de 3,5 km de long, large de 1 km et une ancienne cascade pratiquement asséchée. Le site se présente sous la forme d'un cirque naturel en forme de fer à cheval, créé il y a des milliers d'années. C'est une véritable curiosité naturelle au cœur d'une végétation abondante.
Nous laissons Franklin pour emprunter les sentiers et parcourir le canyon. Les falaises verticales sont impressionnantes, hautes à certains endroits de plus de 100 m. Des sentiers permettent de s'en approcher à travers une des rares forêts d'Islande, composée de bouleaux, de pins et de sorbiers. L'endroit est très calme, on apprécie les sous-bois fleuris, et les chants d'oiseaux.





Au fond de la gorge se trouve un petit lac aux reflets verts, nommé le Botnstjörn, avec des canards et des oiseaux dans la falaise. C'est assurément un endroit privilégié.







En sortant du canyon, nous sommes impressionnés par l'Eyjan, un énorme rocher de 25m de haut, et de 500m de long, qui se dresse en face de nous, posé là, telle une île au milieu du canyon.



Nous restons le soir dans le secteur, allons manger une bonne soupe à la station essence, qui fait aussi supermarché et restaurant, et profitons d'Internet sur son parking.


Mardi 20 juin: Asbyrgi - Thorshofn

Il fait très beau ce matin ! Alors pas question de retourner voir les chutes sur l'autre rive comme prévu initialement. Nous allons partir longer la côte nord pour profiter encore de ses paysages et entamer la côte est.


Le puissant fleuve Jökulsa à Fjöllum que nous avons longé hier se jette dans la mer du Groenland formant comme un delta. La route le longe, puis suit la côte, entre mer et montagne. Nous aimons vraiment beaucoup ces paysages que nous trouvons très très beaux. Les arrêts photos sont très nombreux, que ce soit sur le delta ou la côte rocheuse avec sa plage noire et son bois flotté.




Les champs de lupins viennent ajouter leur couleur au paysage, quelle jolie palette !





Le volcan Krafla entré en éruption en 1975 a couvert la région de lave et de cendres.



On aperçoit de charmantes églises au cœur de petits villages


Les fermiers ont le sens de l'humour en installant de beaux épouvantails !






Nous faisons un arrêt café près du phare de Kopaster, petit village aux coquettes maisons, puis essayons de trouver dans la nature un endroit que René a vu en photo et qui lui plaisait bien.



Repas de midi en bord de mer, puis continuation de la route qui traverse maintenant une région  peu peuplée où les fermes sont espacées.

 Nous faisons halte à Raufarhofn, un village tout au nord de l'Islande réputé pour avoir les nuits les plus noires en hiver. C'est aussi un très bon endroit pour admirer alors les aurores boréales. L'été par contre, il est possible de voir le  soleil 24h/24, et un monument, l'Arctic Henge, permet de le photographier aux quatre points cardinaux.








Nous poursuivons la route jusqu'à la presqu'île de Langanes. Nous sommes maintenant sur la côte est, bordée par la mer de Norvège. Après un arrêt courses alimentaires à Torshofn, nous roulons encore un peu, et finissons par nous arrêter en bordure de piste, au milieu de nulle part, pour le bivouac.




dimanche 25 juin 2017

14- La région de Myvatn

Vendredi 16 juin: Holar - Godafoss.

Nous revenons sur nos pas pour récupérer la R1.
Toujours de grosses fermes, du foin et des chevaux, et une belle vallée entre des montagnes aux pics enneigés.




Nous nous arrêtons dans un grand centre commercial d'Akureyri , pour remplacer la pile d'une montre étanche. Située à une centaine de km du cercle polaire, cette ville de 17 000 hab est la capitale du nord de l'Islande et la deuxième ville du pays.



C'est la première fois depuis le début de notre circuit dans ce pays que nous voyons autant d'arbres !
Les deux clochers de son église, surnommée "cathédrale des glaces" représentent des orgues basaltiques.



L'après-midi nous arrivons sur le site des chutes de Godafoss, qui signifie "la cascade des dieux", qui est une des chutes les plus célèbres d'Islande.
12m de haut, 30m de large, ce n'est ni la plus haute, ni la plus large, ni la plus puissante, mais c'est la plus majestueuse car l'eau s'y jette avec harmonie grâce à une faille régulière et structurée en arc en cercle.


Son nom vient d'une anecdote historique. En effet, le processus de christianisation prenant de l'ampleur au 10ième siècle en s'imposant sur le paganisme, il a été décidé lors de la réunion annuelle du parlement islandais à Thingvellir en l'an 1000 que le pays adopte une religion officielle. Le médiateur Thorkelsson déclare après réflexion que l'Islande doit adopter le christianisme comme religion d'état. En rentrant chez lui, il jette dans la cascade ses statues de dieux païens, donnant ainsi à la cascade son nom, et marquant la conversion du pays.

Cette cascade est située sur la rivière glacière Skjalfandafljot qui prend sa source plusieurs dizaines de km plus au sud, sur les hauts-plateaux de Sprengisandur, au nord-ouest du glacier Vatnajökull.

Nous y passons une bonne partie de l'après-midi et parcourons tous les abords.











...et nous rencontrons quelques "Oldtimers" sur le parking qui font un tour d'Islande !






Le soir,  nous décidons de rester sur le site pour le bivouac.

Samedi 17 juin : Godafoss - lac Myvatn et ses environs - Reykjalid.

Jour férié ! Jour de fête nationale pour commémorer la naissance de la république d'Islande en 1944.

Il fait très beau ce matin ! Nous retournons faire le tour des sentiers sur les deux côtés de la cascade pour refaire des photos, cette fois-ci avec un ciel bleu.




Vidéo : cascade Godafoss survolée par le drone



Et nous ne le regrettons pas. En plus du soleil, des arcs-en-ciel, le spectacle est là avec les touristes, tel ce jeune qui mouille ses pieds, mais surtout ose s'aventurer sur les rochers glissants alors que le courant est fort, pour prendre SA photo.

Mais mieux que çà, ces très courageux qui s'aventurent en kayak sur le fleuve pour descendre la chute !!!! BRAVO !

Video : Sensations Fortes



Par la suite, nous partons en direction du lac Myvatn pour en faire le tour, et pour explorer les environs. Il y a là de quoi passer la journée !






Premier arrêt, le site de Skútustadagigar. Le Skutustadir est un ensemble de pseudo-cratères situé au sud du lac Myvatn. Ces cratères ressemblent à des cratères classiques, mais ils n'ont en réalité jamais éjecté de lave. En fait quand la lave chaude du volcan voisin se met à recouvrir l'eau, ce qui fut le cas lorsqu'elle parvint au lac Myvatn, l'eau se transforme en vapeur, coincée sous la lave. Lorsque la pression de cette vapeur devient trop importante, la couche de lave au-dessus explose et un cratère se forme. Au site de Skuturstadir il y a tout un ensemble de cratères de ce genre, et un sentier bien aménagé permet d'aller de l'un à l'autre et de monter au bord de chaque cratère.














Video : Survol du site de site de Skútustadagigar



L'après-midi, nous contournons le lac par la rive est. La lave projétée dans le lac a formé plein d'îlots :











Nous allons ensuite découvrir le site des Dimmuborgir, ou "châteaux noirs". Ici, la lave épaisse a donné lieu à de spectaculaires formations. Le site se parcourt sur un sentier.



C'est aussi là que l'on croise les Pères Noël islandais ! Mais.....non, nous garderons le nôtre !!!!



Nous allons ensuite voir de près celui qui, massivement, domine toute cette région de lave: le volcan Hverfjall. Nous décidons de monter jusqu'à son cratère, immense ! Ce volcan, haut de 420m, avec un cône d'une profondeur de 200m pour un diamètre de 1200m, est apparu il y a 2500 ans et est le résultat d'une seule éruption ! La montée se fait sur des cendres noires et prend environ une demi heure. Une fois là-haut on peut faire le tour du cratère, qui fait plus de 3km de circonférence. Les vues sur le cratère et tous les environs sont magnifiques.









Vidéo : Montée au volcan Hverfjall



Nous passons ensuite à côté du site de Kvika, les bains chauds du lac Myvatn. C'est un lieu aménagé, à plus de 30€ l'entrée, avec de grandes piscines. Nous ne nous y arrêtons pas, préférant de loin les petites piscines naturelles d'eau chaude où il n'y a quasiment personne.
La route passe le long de la station de géocaptage d'eau chaude du village de Reykjalid. L'eau du lac est turquoise !




Vidéo : géocaptage de Reykjalid



La route monte ensuite à travers un beau paysage ocre vers le col de Namaskard qui permet de faire communiquer le Nord et l'Est du pays. Ici, la montagne fume !
Dans cette région, l'activité magmatique est perceptible depuis la surface de la terre. Nous sommes à la verticale de la dorsale médio-atlantique, là où se rejoignent les plaques tectoniques européenne ( à l'est) et nord-américaine ( à l'ouest). Les deux s'éloignent lentement l'une de l'autre en provoquant une activité intense dans le sous-sol. Ici, le magma n'est qu'à environ 2km de profondeur. Ce qui explique les éruptions du volcan Krafla ou du volcan Hverfjall tout proches.

Il y a donc tout près de là, la zone des solfatares de Hverir. Le paysage est lunaire, ou plutôt martien, animé par des fumerolles et des marmites de boue bouillonnante, dans une odeur d'œuf pourri. Le souffre s'échappe des entrailles de la terre. Le sol est chaud, rien ne pousse ici. On entend les " plocs" des marmites bouillonnantes où éclatent des bulles de boue parfois impressionnantes. Ailleurs les vapeurs s'échappent en provoquant des sifflements puissants.  Il faut impérativement rester sur les sentiers balisés.
Des panneaux nous informent sur le mécanisme : l'eau présente en surface s'infiltre dans le sol et finit par atteindre les roches en fusion. Elle est portée à ébullition, et remonte à la surface. Sur son chemin, la vapeur se charge en hydrogène sulfuré, ce qui explique cette odeur d'œuf pourri. À la surface, des dépôts de souffre se forment, accompagnés par un mélange de silice et de gypse qui forme parfois des cônes, comme des mini volcans.
L'acide sulfurique se forme et  dissout la roche formée par une ancienne coulée de lave, qui se transforme en une boue assez compacte. Cela donne naissance aux marmites, dont le contenu est très acide. Il ne faut pas s'approcher !









Video: site de Hverir


Mais la journée n'est pas finie ! Nous reprenons la route en direction du cratère Viti, elle passe par une belle station géothermique où l'on produit de l'électricité.






Arrivés au volcan, nous découvrons le cratère Viti, rempli d'un lac d'un très joli bleu vert qui provient de la fonte des neiges.










Il est l'heure de chercher un endroit pour bivouaquer. Ce sera impossible dans toute la région, car nous sommes dans un parc naturel. Nous faisons donc le tour du lac Myvatn pour découvrir la rive ouest, moins attractive, et nous nous arrêtons à Reykjalid dans un camping au bord du lac.

Dimanche 18 juin: Reykjalid - Selfoss.

Temps maussade ce dimanche. Nous nous occupons de l'intendance, faisons les pleins, d'eau, de gasoil et du frigo, et travaillons au blog.
Comme on n'a pas le droit de bivouaquer dans le parc, et ne désirant pas rester campés une deuxième nuit dans ce camping au bord du lac, nous avançons vers notre prochaine destination pour être sur place dès que la météo s'arrange, et trouvons un lieu de bivouac en bordure du fleuve. Nous sommes à 11 km du parking de Selfoss. Il n'y a plus qu'à attendre....